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Lexique

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  • A tergo
    Manière de dire « par derrière » dans le jargon médical, friand de latin lorsqu’il faut bien conjurer l’indécence du terme sodomie*.
  • Abandon
    Rupture douloureuse, sentiment d’échec, désespérant. C’est aussi dans le vocabulaire des praticiens du corps, la capacité de « lâcher prise » en toute confiance, qui conditionne l’immersion dans la relaxation, la détente méditative.
  • Abstinence
    Renoncement volontaire aux plaisirs charnels, en conformité avec des convictions le plus souvent induites par des traditions éducatives et religieuses. Cette continence peut être affichée avec orgueil, alors qu’elle est en fait douloureusement subie pour cause de solitude, de laideur, ou de mentalité acariâtre et revêche.
  • Abus
    Conduite illicite fondée sur la tromperie, la duperie, le mensonge. En ce qui concerne les comportements sexuels délictueux, l’abus sexuel n’est pas un terme de droit, mais une expression d’usage courant pour désigner une « atteinte sexuelle » commise sans violence, contrainte, menace ni surprise, sur un mineur ou une personne invalide. L’attentat à la pudeur Regroupait autrefois les faits répréhensibles que le nouveau code pénal de 1994 qualifie désormais « d’atteinte sexuelle ».
  • Académique (nu)
    Style de représentation graphique ou sculptural de la nudité, propre en 1900 à l’Académie des Beaux-Arts, soucieux d’esthétisme frigide et compassé. Sous un régime de censure, sert d’alibi à la diffusion d’images humblement licencieuses.
  • Accoucher
    Depuis le XVII° siècle seulement : se coucher pour mettre un enfant au monde. Aujourd’hui, l’obstétrique - médecine de la maternité - reconnaît les bénéfices anatomo-physiologiques des positions assises, mais surtout accroupies, décuplant l’efficacité des contractions, de l’hémodynamique* et de la ventilation maternelles.
  • Accouplement
    Qualifie en astrologie la « conjonction d’astres », du moins jusqu’au XIII°siècle pour nommer ensuite... la copulation* conjugale, voire parfois le mariage. L’usage est affublé aujourd’hui d’une connotation plutôt triviale.
  • Accroissement du pénis
    Mutilation sexuelle moderne, sous couvert de l’autorité médicale, qui consiste à sectionner le ligament qui suspend la verge au pubis dans l’espoir illusoire « d’agrandir » le sexe. Echo pathétique d’une obsession collective, cette chirurgie n’est licite que pour tenter de corriger d’authentiques malformations génitales. Sinon, le gain de taille est insignifiant. La mobilité anormale de la verge en érection est une séquelle post-chirurgicale redoutable. Quelles normes ? Véritablement hantés par leurs mensurations génitales les hommes sont de surcroît privés de statistiques qui les conforteraient dans leur obsession dérisoire : une verge en érection qui confesserait le score d’une douzaine de centimètres n’aurait pas à rougir de sa décence.
  • Acte
    Expression adoptée par les adolescents : « faire l’acte », c’est franchir le seuil du flirt « poussé » et faire l’amour avec pénétration. Le vocabulaire juridique désigne dans le « passage à l’acte » un comportement délictueux, irréfléchi, le plus souvent d’ordre sexuel. Acting out Désigne en psychanalyse des actes impulsifs, inhabituels, souvent d’ordre sexuel, qu’un sujet « défoule » au cours de sa cure. On peut aussi utiliser le terme plus général « d’abréaction » pour désigner ces mécanismes d’extériorisation brutale d’émotions refoulées.
  • Addiction
    Terme issu de l’anglais, qui assimile « l’obsédé » sexuel au toxicomane. L’influence des courants de pensée qui prônent encore le respect d’un ordre moral aux Etats-Unis, recrute de nouveaux concepts dans le corps médical afin de « psychiatriser » l’excès de zèle érotique. Cet amalgame ne permet cependant plus de distinguer, l’amateur « boulimique » mais hors de danger pour lui-même et pour autrui, du pervers fanatique.
  • Adducteurs (muscles)
    Groupe de trois muscles, tendus entre le pubis* et le bas du fémur, permettant l’écartement et la rotation en dehors de la cuisse, c’est à dire en fin de compte l’ouverture de l’entrejambe. Chez la femme, la contraction involontaire et invincible de ces muscles est un des signes majeurs du vaginisme*.
  • Adolescence
    Phase d’intérim entre la puberté* et l’âge adulte. Sexuellement, les questions touchant au corps et à l’éveil de ses besoins ne trouveront pas immédiatement les réponses escomptées. La précipitation de l’éjaculation, l’anesthésie vaginale... laissent garçons et filles sur leur faim, démunis des secours d’une fonction érotique* encore en gestation. C’est ce décalage, entre l’immaturité fantasmatique et la vie à l’état brut des organes, qui définit la sexualité de l’adolescence. Premiers coïts L’âge des premiers rapports n’est pas un paramètre fiable pour évaluer le degré d’épanouissement sexuel des ados, car pour la plupart ce sont des circonstances tout à fait aléatoires qui en ont décidé. Plus difficile à explorer, c’est leur propre évaluation des difficultés d’en jouir qui indique leur niveau de maturité.
  • Adultère
    Transgression du devoir de fidélité conjugale né des prescriptions civiles et religieuses du mariage. Les concubins* et les « couples non cohabitants » n’emploient pas ce terme, mais le vécu d’une trahison est tout aussi nocif pour la survie du lien amoureux.
  • Affection
    Sentiment d’attachement, à la fois profond et tendre. Un « ressenti » qui s’interpose entre l’amitié et l’amour parce qu’il n’en a pas le caractère aussi entier. C’est le sentiment résiduel d’un couple qui s’est beaucoup aimé, et qui choisit de ne pas se quitter. Apathie En réaction à une surcharge intolérable de difficultés, ou par renoncement à lutter contre ses propres frustrations, l’apathie met en sourdine toute vie affective, et se manifeste par une indifférence et une inertie inquiétantes, motifs parfois de séparation.
  • After-hours
    Pour les noctambules totalement insomniaques ou encore bredouilles, il s’agit de poursuivre la « soirée » après les heures de fermeture des boites normales, et de rejoindre des établissements qui vont ouvrir eux après quatre ou cinq heures du matin.
  • Aggressivité
    Caractérise de prime abord l’hostilité et les actes nuisibles ou humiliant qui l’expriment. Sexuellement, cette offensive nuisible prend des formes plus complexes : retournée contre soi-même (autopunition), ou traduite en sarcasmes humiliant, elle vise toujours à désorganiser la relation. Abréaction Très forte réaction émotionnelle pouvant libérer une décharge d’agressivité sur le coup d’une révélation pénible, du rappel d’un souvenir traumatique.
  • Aisselle
    Zone sous le bras qui fait un angle fermé avec le corps ; ce n’est pas seulement sa sensibilité, sa fine pilosité ou sa moiteur odoriférante qui peuvent en faire une zone érogène, mais en effet l’ouverture de cet angle dans un mouvement d’élévation des bras en signe d’abandon lascif.
  • Alcoolisme
    Toxicomanie mortelle mais politiquement correcte car pourvoyeuse d’impôts et de maintien de l’emploi. Sexuellement, l’ébriété consciencieusement limitée aux normes sociales permet encore aux timides et aux minables de faire illusion, mais au stade de l’ivresse quotidienne l’impuissance achève de piller les ruines du couple, définitivement. Les femmes boivent chez elles De plus en plus associé au tabagisme, l’alcoolisme domestique féminin équivaut à une toxicomanie majeure : l’alcool est bu en début d’après-midi, en quantité, pour obtenir un seuil brutal d’inconscience. L’ébriété ne doit pas durer plus de trois heures, pour être indécelable à l’heure du repas familial...
  • Allaitement
    Les contorsions auxquelles se livrent les industriels pour moderniser l’alimentation des bébés ne devraient pas convaincre les femmes authentiquement maternelles de ne plus allaiter : cette fusion charnelle est un des piliers de l’identité sexuelle de l’enfant. Le biberon et le regard L’invention du verre moulé et de la tétine en caoutchouc, au XIX°siècle, inaugure un mode « artificiel » d’allaitement. Les déficits d’ordre tactiles et olfactifs doit être compensé par d’intenses échanges visuels.
  • Amant
    Individu tenu, plus ou moins clandestinement, de servir de postiche à des frustrations conjugales, des projets utopiques, des goûts inavouables... désigne élégamment un homme objet. Amant de cœur Appellation pompeuse qui a perdu son sens érotique médiéval, qui masque aujourd’hui une « courtoisie » chaste mais assidue.
  • Amateurs
    Dans la production audiovisuelle pornographique aussi bien que dans le sport d’équipe, atteste du caractère non-lucratif de l’exercice ; par rapport aux productions industrielles, les « vidéos amateurs » gagnent en sincérité ce qu’elles perdent en exhibition des laideurs domestiques. « Comédiens » de porno La « magie » des tournages fait rêver. Les acteurs, même occasionnels, se targuent d’être des « comédiens », mais leur rémunération doit les assimiler au statut de prostitués et les producteurs à celui de proxénètes*.
  • Amazone
    Nom de guerrières légendaires d’Asie Mineure, devenu parodie des lesbiennes à l’allure très masculine. Illustre aussi une position du coït, nommée aussi « position d’Andromaque », chevauchant le légendaire Hector, qui permet à la femme d’exercer son talent de cavalière, en se plaçant à califourchon sur son partenaire.
  • Ambivalence
    Expression simultanée de sentiments, d’attitudes, de motivations contraires. C’est surtout en matière de thérapie de couples* que cette opposition, entre le désir de « sauver la relation » et le refus de toute solution par exemple, prend tout son sens « pervers » et incurable.
  • Aménorrhée
    Désigne l’absence de règles. Le cycle menstruel est sujet à de très nombreuses vicissitudes chez les femmes « en période d’activité génitale » comme l’exprime le jargon médical, mais la plus naturelle a toute chance d’être l’indice avant-coureur d’une grossesse.
  • Amitié
    Mode de relation entre des personnes qui se manifestent un attachement désérotisé. Amitiés particulières Amitié amoureuse entre hommes. La connotation sexuelle est volontairement tout aussi floue dans « l’ami » ou « l’amie ».
  • Amour
    Elan affectif universel qui permet avec joie de transgresser le dégoût qu’inspireraient sans lui les actes que l’on commet en son nom.
  • Androgène
    Terme générique qui désigne les différentes hormones circulant dans le sang, sécrétées par les testicules, assurant dès la vie fœtale l’orientation masculine du développement embryonnaire, puis la puberté, et enfin, garantissant la fertilité et la stabilité des motivations érotiques de l’adulte. Les androgènes chez la femme Les ovaires et les glandes surrénales sécrètent les mêmes androgènes que chez l’homme, mais en quantité dix fois moindre. 50% des femmes ménopausées vont en disposer encore un peu. Ce sont les « messagers » des besoins d’agir, et non du désir ou de l’hétérosexualité.
  • Androgynie
    Malformation ambiguë des organes génitaux du garçon. Avant sa naissance, un léger déficit hormonal a touché les derniers stades de la différentiation sexuelle : petit pénis, position anormale de l’ouverture de l’urètre, et aspect efféminé du scrotum*. La morphologie générale est masculine. Se dit aussi en langage commun d’une femme qui a des allure de « garçonne ».
  • Andrologie
    Label récent, pour décrire l’approche pluridisciplinaire qu’exigent aujourd’hui les questions de biologie de la reproduction, et plus spécifiquement de stérilité masculine.
  • Andropause
    Crépuscule de la virilité, qu’aucune recherche biologique actuelle n’est en mesure d’attester sur le plan hormonal, mais que l’expérience quotidienne rend coupable des premiers déboires sexuels de la soixantaine. Traitement Le traitement substitutif de l’andropause n’existe pas : la prescription d’androgènes peut être même néfaste sexuellement, le cerveau étant « leurré » par un taux circulant dans le sang bien supérieur à la normale, il freine le fonctionnement des testicules.
  • Anéjaculation
    C’est l’impossibilité d’accéder simultanément à l’orgasme et à l’éjaculation lors du coït*, parfois même par masturbation. Chez le jeune, en dehors de malformations ou de graves séquelles chirurgicales, l’inhibition* de ces puissants réflexes peut être la conséquence de troubles psychiatriques, de toxicomanies illicites ou médicamenteuses. Après la soixantaine, cette privation de jouissance compte parmi les conséquences inéluctables de l’âge. Ejaculation rétrograde Suite inéluctable de la chirurgie prostatique, l’éjaculation est refoulée vers la vessie, mais les perceptions voluptueuses de l’orgasme sont sauvegardées, c’est une jouissance « à sec », invisible. Il n’y a pas de traitement.
  • Angoisse
    L’anxiété est une réaction d’autodéfense, prémonitoire, qui va ébranler l’organisation psychique d’un passage à l’acte. Que l’imminence d’un danger soit réelle ou supposée, le sentiment de ne pas être capable d’y faire face est un sabotage intellectuel... Le terme d’angoisse est défini par la trace qui en est livrée à autrui, le versant corporel de l’anxiété : palpitations, sueurs froides, crispation des mimiques, striction respiratoire, sécheresse de la bouche... Dédramatiser L’anxiété est avec la dépression le « marqueur » le plus fréquent des problèmes sexuels. Que l’anxiété soit « maladive » ou réactionnelle à un événement donné, elle désorganise la vie sentimentale et érotique en en faisant un « drame ». C’est en « dédramatisant » l’histoire qui lui est contée que le sexologue amorce la première étape de sa prise en charge.
  • Anilinctus
    Le léchage de la zone anale entre au répertoire des conduites érogènes qui précèdent habituellement le coït, mais il est peu commun car il implique une réciprocité des affinités et de la confiance. Chez les homosexuels, où l’action portait autrefois le sobriquet de « feuille de rose », la crainte des contaminations virales en limite l’usage. Anal Indique dans la presse échangiste* l’attrait de l’annonceur pour la sodomie, les pénétrations instrumentales ou le fist*.
  • Anorexie
    La restriction alimentaire volontaire chez l’adolescente ou la jeune femme, est une lutte contre la faim pour des motifs esthétiques souvent illégitimes. L’amaigrissement altère gravement leur santé, et leur image du corps, refusant tout éveil sensuel dans une attitude d’abstinence déprimante.
  • Anorgasmie
    Qualifie les difficultés récentes ou anciennes, totales ou sélectives, qu’éprouve une femme à atteindre l’orgasme. Chez l’homme, sauf exception, la privation d’orgasme est liée à l’absence d’éjaculation. Certes, les « déchets ultimes » d’une enfance en souffrance peuvent inhiber la bonne marche de ces réflexes, mais il ne faut pas sous-estimer l’effet nocif des pathologies organiques et parfois des médicaments.
  • Antidépresseurs
    Médicaments considérés comme des énergiseurs psychiques, issus de plusieurs familles chimiques, ouvrant depuis 1957 une nouvelle ère dans le traitement de la dépression non psychiatrique, capables notamment d’augmenter la vitalité, de recréer une impression de bien-être, d’apaiser l’anxiété, de restaurer la volonté d’agir. Accoutumance L’usage hâtif et continu de ces médicaments « cache-misère » va à l’encontre de leur vocation, en remplaçant un épisode dépressif transitoire par une « pharmacodépendance », c’est a dire une forme médicalement assistée de toxicomanie.
  • Anus
    L’embouchure du tube digestif forme un anneau extrêmement riche en vaisseaux, nerfs et muscles, afin d’assurer des fonctions sphinctériennes sans défaut. Bien que ne disposant ni de réflexes de lubrification, ni d’une capacité naturelle à se dilater, le canal anal représente aussi bien chez les femmes que chez les hommes une zone érogène potentielle. Si son exquise sensibilité et la tonicité de ses contractions motivent son recrutement pour des emplois ludiques, l’anus accuse une fragilité aux pénétrations de corps étrangers qui impose une discipline et un consentement mutuel. Proctologie féminine L’étude et les traitements des affections anales chez la femme sont tributaires de l’influence probable des cycles hormonaux, mais surtout des grossesses et des accouchements qui peuvent être responsables de séquelles durables, contre-indiquant la sodomie*.
  • Aphrodisiaque
    Se dit de tout moyen, matériel ou imaginaire, capable de stimuler et plus encore, de doper, les capacités à la fois physiques et intellectuelles de candidats aux records érotiques. Regorgeant d’une histoire qui prend racine dans les premières humiliations déjà subies par l’homme des cavernes, les aphrodisiaques peinent à quitter le domaine du savoir folklorique pour aboutir à une approche plus scientifique de la physiologie sexuelle. Les plantes des Dieux Métaphore botanique qui rappelle que les plantes sont depuis toujours les compagnes à la fois maudites et convoitées des hommes en quête d’hallucinations et de dopage de leur potentiel érotique. L’imbrication entre leurs effets narcotiques et aphrodisiaques les exclut de la pharmacopée occidentale.
  • Appétit
    Si les pulsions de l’instinct suffisent à la majorité pour assurer un Smic sexuel, l’appétence qui incite à en explorer des espaces plus raffinés, ou qui en maintient tout simplement le goût, est une affaire de tempérament. Les désaccords persistants dans un couple au sujet de l’appétit sexuel creuse entre des partenaires dissemblable à cet égard un fossé qu’aucune thérapie ne va combler. Autocritique Lors de divergences graves à propos des « besoins de rapports », c’est celui ou celle qui se refuse qui finit par s’estimer « anormal » : jugement qui va précipiter la rupture dès lors que son caractère injuste est enfin compris.
  • Aréole
    Surface pigmentée qui fait un cercle autour du mamelon du sein. Le diamètre est en moyenne de quatre à cinq centimètres, et sa surface est parsemée de petites éminences formées par des glandes « sébacées » - de « sébum » : matière grasse - qui sont chez l’homme traversées par un poil. L’aréole recouvre un fin réseau musculaire qui participe à « l’érection » du mamelon féminin.
  • Ascèse
    Renonciation au plaisir, beaucoup plus « théâtralisée » que dans la continence*, qui s’inscrit ici dans un vrai travail de sublimation mystique. Mais la religiosité a bon dos chez nombre de « pervers haineux » vis à vis d’eux-mêmes, qui se punissent de n’être pas en mesure d’expurger leur sadisme inconscient.
  • Asthénie
    Si la fatigue est une fonction naturelle de l’organisme, qu’elle défend contre le surmenage, l’asthénie trahit un dépassement de ces limites et s’accompagne de nombreux signes de souffrance aussi bien physique que morale. Sexuellement, cet état d’épuisement déprime le plaisir et décourage tout désir de dialogue.
  • Atavisme
    Inscrit l’existence dans une continuité (le « lignage » des ethnologues) et des ressemblances qui fondent la parenté. L’hérédité des comportements et des mentalités n’est pas douteuse, c’est la quote-part du facteur culturel qui n’est pas bien identifiée. A tort ou à raison, au sujet de la sexualité, les préjugés populaires caricaturent ses empreintes innées (couleur de peau, physionomie du visage, morphologie générale et naturellement génitale) pour en dégager un motif de séduction ou un prétexte de répulsion raciste. Canons de beauté L’hérédité des caractères physiques induit dans l’appréciation de la beauté des corps des critères propres à chaque culture. La mondialisation des canons esthétiques occidentaux fait office de standard, mais c’est une manière de coloniser l’imaginaire des peuples sans écriture.
  • Atrophie
    Malformation, innée ou acquise, qui se caractérise par la diminution de volume d’un organe, et en l’occurrence ici s’applique couramment à la morphologie des seins ou des testicules.
  • Attachement
    Lien profondément fixé dans la mémoire olfactive du bébé, et par mimétisme, dans la tolérance olfactive du couple heureux. Autrement dit, l’empreinte bénéfique qui institue l’indissolubilité du lien maternel, se reproduit partiellement chez les adultes fécondés par un sentiment amoureux durable. Cette « attache » rend tolérable une promiscuité sensorielle, dont l’olfaction est en effet le principal enjeu. Sentir La haine dans le couple est démasquée dès lors qu’une répugnance olfactive s’installe, rendant la cohabitation progressivement intolérable, au motif que « l’on ne peut plus se sentir ».
  • Attirance
    Forte impulsion du désir, sous l’emprise d’une séduction réciproquement consentie, ou au contraire sous la pression de besoins grossiers. Autrement dit, en société, l’esprit de conquête est sous haute surveillance, et gare au « sex-appeal* » qui l’envoie en première ligne sans savoir-vivre.
  • Attouchements
    Approche tactile du corps. L’usage actuel désigne les manipulations génitales commises par l’adulte sur un mineur dans le cadre des « atteintes sexuelles » punissables.
  • Auto-érotisme
    Dépeint à l’origine une des phases initiales de la sexualité de l’enfant, par laquelle il s’instruit lui-même de la qualité érotique de son propre corps. L’expression évolue pour désigner désormais la masturbation.
  • Automutilation
    Un sentiment de culpabilité extrême, une auto-accusation délirante, peut conduire à un geste de châtiment corporel impliquant les organes génitaux, mais la composante érogène y est absente, contrairement à la pratique masochiste de certains transsexuels* psychopathes.
  • Aversion
    Puissante réaction de répulsion, ou de honte, qui a été préconisée comme moyen de prévention des récidives d’actes sexuels répréhensibles. Chaque évocation du geste incriminé déclenche une sensation pénible, ou le stress d’une autocritique publique, ce qui doit en principe créer à la longue de nouveaux réflexes conditionnés à une autre vision du désir.
  • Aveu
    Moment fatidique du jeu de la vérité : aussi illusoire pour déclarer sa flamme, que pour se faire pardonner. Mentir Cacher, simuler, dissimuler, feindre, taire, des vérités qui, sexuellement, ne sont jamais bonnes à dire.
  • Avortement
    Arrêt spontanée ou médicalement assisté d’une grossesse. S’ajoutant aux questions éthiques, religieuses et psychologiques, l’interruption de la gestation pose des problèmes de santé publique qui font l’unanimité, mais qui n’ont pas permis à tous les gouvernements d’adopter des législations adéquates. I.V.G. Sigle légendaire, offrant en France depuis les lois de 1975 et 1979 une issue réglementée à l’interruption volontaire d’une grossesse avant la 12° semaine d’aménorrhée*.
  • Azoospermie
    Absence de tout spermatozoïde dans l’éjaculation. Emblème majeur de la stérilité masculine. La norme fluctue entre 25 et 200 millions par ml. Si la numération reste basse, on parle « d’igospermie ». Spermogramme L’examen biologique du sperme permet d’évaluer son potentiel fécondant, en « comptant » les spermatozoïdes, mais en observant aussi leur vitalité, leur morphologie.
  • Back-room
    « La pièce du fond » dans des bars gays* masculins, propice à étancher immédiatement la soif de rencontre et le besoin souvent impérieux d’éjaculation. Une autre dénomination « dark- room », mot à mot « pièce noire », indique mieux encore que l’obscurité de l’endroit est favorable aux brèves rencontres, anonymes et immédiatement consommées.
  • Baiser
    Vulgairement, faire l’amour. S’embrasser. A cet égard, le baiser à l’occidentale, bouche contre bouche, n’est pas un acte universel. Il s’est progressivement imposé, grâce au cinéma américain, à des sociétés qui n’envisageaient pas auparavant de devoir transgresser la répulsion naturelle pour la salive d’autrui pour témoigner son amour... Cette indulgence est bien fragile : les couples qui ne s’aiment plus peuvent continuer à forniquer, mais ne s’embrassent plus. L’amour face à face L’histoire du baiser est liée à la préhistoire des positions du coït : sur 40 000 ans d’humanité, le face à face est une mode récente, qui ne date que de l’époque des... missionnaires, dont l’illustre position prédestinait les visages à se rapprocher et les bouches à se coller.
  • Bal
    Espace clos où se déroulaient en musique des rites de séduction et de rencontre. Dans le milieu rural ou ouvrier, qui n’avait ni voyages, ni cérémonies, ni duels, ni jardins à la française, ni la chasse, ni le théâtre, ni les concerts, pour s’exhiber, la danse était une fête des corps incontournable. Boite L’électronique et la fumée, les décibels et l’alcool, ne renient pas la tradition, mais si la mode rend libre de danser « tout seul », ne risque-t-elle pas de transformer ces « boites de nuit » en salle des pas perdus ?
  • Balanite
    Inflammation du gland de la verge. A tout âge, de nombreux germes qui ne sont pas tous contagieux au sens d’une MST*, peuvent infecter cette zone particulièrement exposée et fragile. Elle peut être aussi parfois le siège d’une irritation allergique au contact du préservatif, des spermicides* ou produits de toilette intime utilisés par la partenaire. Plus fréquemment le gland est abîmé par négligence : manque d’hygiène - au risque accentué chez un sujet non circoncis* qui a la paresse de se décalotter en se lavant - ou au contraire, soins excessifs abusant de savonnages inutiles.
  • Bandaison
    Substantif dérivé du verbe « bander », désigne l’érection de façon un peu collet monté pour de l’argot.
  • Banque de sperme
    Etablissement officiellement agréé pour collecter et conserver les dons de sperme destinés à la pratique des inséminations artificielles. PMA Sigle usuel qui nomme désormais la procréation médicalement assistée. De très nombreuses techniques viennent au secours des couples infertiles mais leur coût humain et financier en limite la portée et posent en fin de compte plus de problèmes éthiques et sexuels qu’elles n’en résolvent encore.
  • Bar
    Débit de boissons et de convivialité citadine qui, dans le langage des homosexuels des grandes agglomérations urbaines, désigne le plus souvent un établissement de drague.
  • Baratin
    Bavardage racoleur et usagé, non seulement décodé avec compassion par des femmes qui s’en moquent, mais devenu le plus souvent inutile depuis qu’elles prennent de plus en plus souvent l’initiative des rencontres.
  • Barbu
    Expression populaire un peu vieillotte, qui nommait ainsi la pilosité pubienne féminine.
  • Bartholin (glandes de)
    Deux petites glandes de la taille d’un noyau de prune se font face sous la peau de chaque côté de la fente vulvaire. Leur petit canal excréteur débouche tout près de l’entrée du vagin, dans la partie moyenne des petites lèvres. L’activité de ces glandes ne fait que participer modestement à la lubrification vaginale. C’est l’obstruction de ce canal qui les rend célèbres, responsable d’une inflammation très pénible et visible de ces glandes habituellement silencieuses : la « bartholinite ».
  • Bas
    Vêtement de la jambe. Sous-vêtement, sans lequel les membres inférieurs ne seraient que ce qu’ils sont... Au fil du temps, la femme a couvert ses jambes de « bas de chausses » en coton, en fil d’Ecosse, en soie - couleur chair, roulé jusqu’à mi-cuisse, avec la mode des jupes courtes des années 1920 - puis enfin en nylon dès 1938. La couture, les mailles du talon compensé et de la jarretière, offrent une lecture incomparablement frivole et érogène de la jambe. Porte-jarretelles Ceinture qui supplante le corset et la gaine dès 1910, à laquelle s’attachent quatre ou six rubans caoutchoutés qui se terminent par un système de pince pour tirer sur le bas à mi-cuisse. Même réduit aujourd’hui à des lanières brodées, l’accessoire n’a rien perdu de sa haute valeur excitante, car il encadre et redessine la zone frontière entre les cuisses et les fesses, découpage essentiel à la mise à feu de l’imaginaire érotique.
  • BCBG
    « bon chic bon genre ». Label qui s’est généralisé, se substituant à l’étiquette trop parisienne « NAP » du nom de trois villages, Neuilly Auteuil Passy, où vit retirée du monde l’ethnie des nantis bien nés. Qualifie encore un style de séduction masculine, tout en courtoisie bien élevée et en convoitise tempérée. Style prince charmant, même sans fortune. Et plus si affinités. Snob Désigne dans les universités anglaises dès 1855, toute personne n’appartenant pas à la haute société mais qui la fréquente. Le terme en français s’applique de même à ceux et celles qui parasitent des cercles huppés et bien nés sans en être issus, singeant des manières de bienséance mal comprises et tentant pour séduire, d’en mettre plein la vue.
  • BD
    Abréviation de bande dessinée. Dit aussi le 9° Art. Cousin germain du roman-photos. Récit illustré par une suite de dessins et de textes, qu’une bulle permet d’attribuer à tel ou tel personnage - d’où le nom de « bulle » qui l’a qualifié au début - et imprimé en albums. Le principe de cette écriture figurative, par juxtaposition d’une série d’instantanés, remonte à l’art pariétal de la préhistoire - où les thèmes sexuels sont déjà présents - aux bas-reliefs tantriques* de Khajurâho, aux hiéroglyphes égyptiens... Comics et Mangas Les premières BD « pour adultes » - dites encore « du second rayon » - sont nord-américaines (comics) mais en cinquante ans d’embrasement mondial le contenu a évolué : du style Girlie Magazine des pin up burlesques de Robert Harrison de 1941, aux mangas japonais actuels à la pornographie féroce et orgiaque.
  • Beaux-parents
    Désigne les parents du conjoint. Ce lien de parenté croisée instaurée par l’institution du mariage s’est élargi aux parents du concubin et, faute d’appellation nouvelle à ceux du partenaire « habituel ». Belle-mère Effet pervers de la monogamie* la mère du conjoint fait depuis les temps bibliques l’objet d’un portrait haïssable, rançon de son monopole. Ses excès de zèle et de compassion représentent au nom du devoir d’assistance l’un des motifs de conflits conjugaux les plus menaçant.
  • Bercer
    Balancer le partenaire, d’un mouvement lent et régulier, est une des séquences les plus chargée de sens qui soit : contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les gestes bêtement sexuels qui sont les plus émouvants, mais bien ceux qui font une allusion directe à ferveur sentimentale de l’enfance.
  • Bestialité
    Union sexuelle entre la belle et la bête, fusion mythique, dont la copie pornographique est appelée zoophilie* depuis 1886. Ce thème récurent des contes grecs et latins idéalise le penchant des dieux et des demi-dieux pour la chair humaine mais, tel le Minotaure fruit de la passion de la reine de Crête Pasiphaé pour un taureau blanc, donne vie à des êtres imaginaires mi-homme mi-bête. Ces légendes ne feront pas plaisir au Moyen-Âge, qui y trouvera motif de jeter au bûcher nombre d’ingénues porteuses d’innocentes « taches de vin » ou d’une pilosité trop voyante.
  • Biceps
    Muscles fléchisseurs des avant-bras, symboles ingénus de virilité, qui jouent cependant un rôle essentiel dans la conduite des échanges érogènes puisque c’est leur contraction qui permet de « s’embrasser ».
  • Biche
    Surnom animalier attribué à l’être aimé, en référence à la beauté altière et attendrissante des cervidés.
  • Bigamie
    Système matrimonial à deux foyers conjugaux qu’aucune société connue n’a jamais codifié. Allusion frauduleuse donc à une tradition imaginaire qui validerait l’adultère dans la société définitivement monogame classique en occident. Polygamie Terme général qui désigne un mariage pluriel, que doit compléter l’épithète « polygyne » s’il s’agit d’un homme épousant légalement plusieurs femmes, ou « polyandre » dans le cas inverse, plus rare, mais dont une forme « fraternelle » existe aujourd’hui chez les Nyinba et les Ladakhi du Népal.
  • Bigoudis
    Petits rouleaux ajourés sur lesquels les cheveux sont enroulés afin de les mettre en boucles. Mais il s’agit surtout dans la langue populaire de la caricature la plus acrimonieuse, la plus caustique, à l’égard des épouses vieillissantes et impudiques.
  • Bijou
    Objet précieux, parure du corps. L’une des passerelles les plus prodigieuses entre les 2 000 générations successives que compte l’humanité : le bijou demeure identique dans l’art qu’il maîtrise, les convoitises qu’il suscite, les matières qu’il magnifie, ses fonctions d’embellissement symbolique, sa vocation identitaire et érogène. Bijou intime La vogue du piercing* a remis à la mode la joaillerie intime, privilège ancestral des princes. A l’instar des lobes d’oreille percés, les dispositifs une fois fixés dans la peau des sexes ou des seins, offrent toute liberté pour y suspendre, pierres semi-précieuses, perles, bijoux sur mesure, chaînes en or ou diamants.
  • Bikini
    Premier maillot de bain « deux pièces » qui a défrayé la chronique en 1946 en faisant « exploser » - du nom de l’atoll où furent expérimentées les bombes atomiques américaines - la mode d’un dévoilement du corps féminin de plus en plus toléré.
  • Bisexualité
    Ambivalence érotique absolue, c’est a dire une homosexualité assidue et un vécu hétérosexuel tout aussi important. Une telle parité du couple masculinité/féminité est exceptionnelle, mais fait l’objet d’une propagande appétissante dans les messages pornographiques.
  • Bisous
    Diminutif du baiser, couramment employé dans les expression de salut ou d’adieu.
  • Bizarre
    Nom donné à l’ensemble des productions pornographiques ayant pour thème des pratiques extrêmes mais non violentes (uro et scatologiques*) associées souvent au double fist* et au bondage*.
  • Bizutage
    Tradition de brimades, à l’origine dans les rangs de l’armée, avant d’intéresser les milieux scolaires. Simulacre d’initiation, au scénario souvent obscène, ou pour le moins impudique, infligé au nouvel arrivant pour l’intégrer au groupe.
  • Blue-jean
    A l’origine, pantalon de toile de bâche en toile de Nîmes, puis, emblème de la mode « unisex » des années 1970. Les filles en jean ont bouleversé les rites de bizutage, en les rendant désormais aussi violents que pour les garçons : autrefois on retroussait une jupe, désormais on déchire un jean.
  • Blue movie
    Mot à mot, ce « cinéma bleu » a désigné aux Etats-Unis les films pornographiques, avant de conquérir leur label « X* », comme partout au monde.
  • Body
    Désigne le corps en anglais, mais aussi désormais, suivant une mode inspirée des danseuses et des sportives, une lingerie fonctionnelle collant à la peau, du buste à l’entrejambe il est maintenu par des pressions. Son déboutonnage aisé et bref en assure le succès auprès des séducteurs godiches qui n’ont jamais vaincu les résistances passives du panty*.
  • Boite
    Équivalent popularisé d’une discothèque.
  • Bondage
    Pratique au goût des anglo-saxons qui consiste à ligoter solidement sa partenaire en la privant de l’usage de ses bras et de ses jambes, avec un art de l’emballage plus ou moins élaboré. La corde, l’étoffe, sont enroulés sur le corps à demi-déshabillé, infligeant des postures et des gémissements dont l’exhibition crée une excitation mutuelle. Enchaîner A ces modes de privation de liberté esthétiques et indolores, s’opposent les enchaînements et les garrottages S/M* qui attachent les candidats aux supplices, nus et contraints à l’immobilité.
  • Bonheur
    Le silence des émotions.
  • Bordel
    Même diminutif que « bordeau » pour désigner une maison close. L’usage argotique réactualise le sens initial au XII°siècle de « petites maisons de planches », qui devient synonyme de lieu de prostitution à cause de l’usage qui leur était dévolu à l’époque.
  • Bottes
    Accessoires fétichiste, immanquablement associé à l’exhibition de la jambe féminine. Dans leur version masculine, de préférence en caoutchouc, elles rehaussent le ton brutal de l’accoutrement des sketches S/M d’inspiration rurale.
  • Bouche
    Principale zone érogène, la bouche est à la fois le siège de la parole et l’outil de la succion, le lieu où se mélangent les salives et l’organe du sourire, le fourreau de la langue et la cachette des dents. Maladie du baiser La salive transmet le virus de la « mononucléose » qui déclenche un état fiévreux aigu associé à une grande fatigue. Episode alarmant mais sans lendemain, appelé aussi autrefois « maladie des fiancés ». La salive n’est pas un lubrifiant, mais bien un fluide aussi complexe que le sang ou le sperme, où il est désormais possible de doser les taux hormonaux, les médicaments circulant dans l’organisme ou dépister une infection.
  • Bouder
    Marquer sa désapprobation en affichant une mimique renfrognée. L’apprentissage de cette mise en scène du dépit remonte à l’enfance, ce qui tend à le valider à l’âge adulte comme faisant partie d’une « seconde nature », mais l’aveu n’en amoindrit pas pour autant le caractère nocif pour le couple.
  • Boudin
    Fille au physique « ingrat », aux formes trop arrondies pour son âge et fagotée comme l’as de pique. Qualificatif détourné de son sens initial qui désigne dans l’argot de la prostitution la fille qui prend le risque de « monter à l’œil » avec un client qui lui plaît.
  • Boules de geishas
    Accessoire légendaire des courtisanes de haut rang du Japon classique, formé de deux boules creuses reliées entre elles par un fil et enfoncées dans le vagin. Un ingénieux systèmes de minuscules languettes de métal émet des sons délicats sous l’effet de leur malaxage par la musculature vaginale, d’où leur surnom de « boules musicales ». Billes et chapelets Les sex-shops proposent une panoplie de gadgets inspirés de cette tradition : paire de boules en plastique contenant une bille en acier dont les frottement sont sensés titiller la paroi vaginale lors des mouvements de la marche ; chapelet de « perles » de grosseur variable à insérer dans l’anus, donc à usage « unisex ». Si la vue de leur manipulation est érogène, les sensations éprouvées ne sont pas très rentables.
  • Boulimie
    Comportement alimentaire insatiable, chez les déprimés sévères par exemple. Sexuellement, va désigner des conduites proches de l’addiction*, c’est à dire un appétit sexuel « sans faim » d’hommes et de femmes constamment insatisfaits, égoïstes, multipliant les fausses routes, ne s’engageant qu’à demi dans des relations superficielles par crainte de s’investir.
  • Bourses
    Chaque testicule est enveloppé dans un « sac », une bourse, constituée de plusieurs couches de tissus. Une première enveloppe (la « vaginale ») enferme la glande dans un espace légèrement liquidien, entourée elle-même d’une fine couche musculaire, le « crémaster ». Les deux bourses sont recouvertes d’une peau très pigmentée et élastique, le « scrotum* ». Contrairement à une idée reçue, leur morphologie ne signale pas une plus ou moins grande virilité. Migration des testicules Les testicules « descendent » dans leur futur logement quelques semaines avant la naissance, ou en général dans les trois mois qui suivent Ils y sont retenus par un ligament qui les fixe au scrotum. L’absence de migration d’un ou des deux testicules s’appelle une « cryptorchidie* ».
  • Branché
    Adjectif marquant l’appartenance d’un objet, d’une opinion, d’une personne, aux courants de pensée à la mode.
  • Branler
    Verbe d’usage infiniment banal jusqu’au XVII°siècle dans le sens de bouger, remuer, agiter. Sa signification sexuelle s’est très vite imposée ensuite, dans le vocabulaire poétique, dans les calembours : désigne l’acte de masturbation. Dans sa forme intransitive « se branler », la généalogie du terme est aussi ancienne, prouvant que l’émotion érogène qui s’attache au vocabulaire n’est pas forcément liée à sa « modernité », mais peut comme ici traverser des générations.
  • Bronzage
    Le fait de brunir les visages pâles. L’exposition prolongée des corps au soleil est une mode « ringarde », une hérésie, une profanation de l’esthétique féminine, que des traditions millénaires d’art érotique n’ont cessé de protéger de ses rayons. La peau tannée est sèche, inodore et sans saveur, ses perceptions tactiles s’égarent dans les « aigus » (disons, l’impression de « chatouilles »), sa température est anormale, ce n’est plus une zone érogène, mais un espace aride, désertique... Réflexes opto-sexuels Chez l’animal, la lumière met en relation directe ses zones cérébrales optiques et ses fonctions sexuelles. L’élevage industriel l’exploite en imposant des rythmes artificiels de cycles nuit/jour. Chez l’homme, le rayonnement solaire a une influence incontestée sur son « humeur » et sa libido. L’exposition solaire estivale accroît incontestablement à cet égard l’énervement et les convoitises.
  • Brûlures vaginales
    Sensations pénibles d’échauffement, d’irritation, ressenties lors de toute tentative de pénétration vaginale. La douleur peut être due à une infection, une cicatrice, une candidose*... qui lèsent la muqueuse et la mettent à vif. La crainte d’avoir mal amoindrit le désir et, par conséquent, entretient une sécheresse vaginale qui rend le coït insupportable.
  • Bulbes vestibulaires
    Sous la peau des petites lèvres et du muscle constricteur du vagin, se trouvent deux organes allongés en amende qui mesurent en moyenne trois à quatre cm de long sur un et demi d’épaisseur. Ces deux « colonnes » de tissu très vascularisé, qui « gardent » l’entrée du vagin, sont capable d’intumescence réflexe lors du rapport. Il s’agit bien de corps érectiles, équivalents du corps spongieux* masculin. Ils recouvrent de chaque côté une glande annexée à ce même « vestibule », les glandes de Bartholin*. Physiologie Un tissu « érectile » est caractérisé par ses capacités à se gorger de sang en un temps record. Cet afflux sanguin modifie la morphologie de l’organe mais accroît aussi sa réceptivité sensitive. La vulve est universellement qualifiée de « zone érogène », mais ici, le rôle de ces organes du vestibule bien que logique, reste méconnu.
  • Cache-sex
    Priver du regard la zone pubienne paraît bien être un souci féminin universel des peuples qui vivent (presque) nus. Contrairement à l’étui pénien, qui protège autant qu’il enjolive, le « cache-sexe » féminin est affaire de coquetterie, et d’exhibition de son lignage et de son rang. A une ceinture de cuir ou de cordelette, ornée de perles et de cauris, où peuvent tinter des petites clochettes, est suspendu un petit « tablier » fait d’un bouquet de feuillage, d’un précieux assemblages métalliques, ou de perles et de coquillages... Une esthétique de la pudeur infiniment plus loquace que le « string » anonyme des occidentales.
  • Cage
    Espace exigu entouré de barreaux où se morfondent des soumis* en attente de supplices, de privations alimentaires, de menaces, d’injonctions scatologiques*... Isolement sensoriel L’usage du stress que provoque l’enfermement dans un espace sans lumière, et sans voix, est utilisé à titre thérapeutique dans la cure d’état anxieux et phobiques, pratique dite « d’isolement sensoriel » poussée à l’extrême en immergeant le patient dans l’espace clos d’une cabine insonorisée.
  • Cagoule
    Accessoire S.M.* et fétichiste, destiné à mortifier le visage. Passe-montagne en latex noir, recouvrant comme une seconde peau la tête et le cou. Des ouvertures sont percées, parfois, à hauteur des yeux, des narines et de la bouche.
  • Câliner
    Si le verbe renvoie à l’idée de cajoler, de bercer, de faire preuve de tendresse, d’embrasser avec douceur, le substantif « câlin » devient dans l’expression « faire un câlin » l’équivalent de faire l’amour.
  • Callipyge
    Expression issue du grec, mot à mot « belles fesses » ; désigne depuis la vulgarisation de l’histoire de l’Art toutes les représentations outrancières des fesses féminines, de la « Vénus noire » de Vestonice (en Tchéquie) âgée de près de 26 000 ans, aux « Quatre sorcières » d’Albrecht Dürer (1471-1528), ou encore les « Pénitentes » de Charles Monnet (1732-1808) par exemple. Stéatopyge Chez la femme obèse, surcharge graisseuse des fesses, massive et inesthétique.
  • Calvitie
    La perte totale ou quasi-complète de ses cheveux marque chez un homme d’âge mûr l’atteinte d’une certaine plénitude de sa virilité. Signe de masculinité triomphante, puisqu’il s’agit bien en effet, pour l’essentiel, d’une hypersensibilité du cuir chevelu aux androgènes* : les chauves ont tort d’en faire un complexe.
  • Camarade
    Traduit la relation de proximité, de familiarité de « chambrée ». Son usage dans les armées s’est éteint mais reste encore courant s’agissant des milieux scolaires, vivant en internat. De manière plus générale, les adolescents entre eux et leur entourage familial désignent cette cordialité fraternelle en termes de « copain » et « copine ». Nul n’est dupe cependant du sens explicitement sexuel que les jeunes leur attribuent aujourd’hui, surtout lorsqu’il sont dits « petits »...
  • Camisole à pénis
    Equipement du bondage* pénien : dispositif destiné à restreindre l’érection. Il s’agit de larges lanières de cuir à fermeture à boucle, d’anneaux en acier solidarisés par une fine lanière faisant harnais enserrant le pénis, ou encore d’étui pénien complet, souple ou rigide. Nombreuses variantes ceinturant aussi les testicules : grand anneau métallique enfilé jusqu'à la base du sexe, lanières et carcans à pression... Monté sur une ceinture de chasteté* pour homme, le dispositif devient une « cage à pénis » fermée par des cadenas. Ethnologie Chez de nombreux peuples vivant nus, un « étui pénien » de paille tressée ou de cuir fait office de protection avant d’être une parure cache-sexe. Selon les ethnies, la verge est soit enfouie entre les cuisses, soit à l’inverse, plaquée contre l’abdomen.
  • Canaux déférents
    Les deux canaux très fins et très longs par où passent les spermatozoïdes* venant de chaque testicule, pour confluer vers le « canal éjaculateur » qui débouche enfin dans l’urètre*. Les spermatozoïdes mettent plusieurs semaines à les parcourir, mais ce délai permet de parfaire progressivement leur capacité fécondante. Un renflement terminal de chaque canal déférent forme « l’ampoule déférentielle » où sont stocké les spermatozoïdes en attente d’éjaculation.
  • Candidose
    La plus commune, mais parfois la plus résistante aux traitements, des infections de la vulve et du vagin, plus rarement du gland de la verge et de l’anus. L’agent incriminé est une « levure » qui va se manifester par des « pertes », des brûlures et des démangeaisons, très dissuasives sur le plan sexuel. Prophylaxie Classiquement la prévention des récidives si énigmatiques passait par le traitement simultané du partenaire, même « sain ». Cette mesure est désormais controversée.
  • Cannibale
    Invective sur le ton de la plaisanterie moqueuse, si l’un des amants feint de « dévorer » l’autre en le mordant ou en le couvrant de baisers. L’évocation de semblables souvenirs de la prime enfance, lorsque la mère « cannibalise » les fesses et les cuisses potelées du bébé, a un effet érogène troublant chez l’adulte.
  • Capote
    Dite « anglaise » de surcroît, pour dire le préservatif, dans la langue des rues, faisant ainsi référence sans le savoir à la nationalité de son inventeur légendaire, un médecin anglais du XVIII°siècle.
  • Caresse
    Ensemble des gestes rythmés et répétitifs de frôlement et de frottement de la peau, et tout particulièrement des zones érogènes. La main en est l’outil privilégié, capable d’offrir une variété infinie de contacts, mais tout autre partie du corps peut aussi être recrutée comme messagère d’affection et de plaisir. C’est la langue maternelle par excellence du langage non verbal. En cas de carence grave dans l’enfance, l’adulte sera définitivement privé d’un savoir faire essentiel à l’eupareunie*.
  • Casting
    Convocation de candidates pour le tournage d’un film pornographique. La sélection des « comédiennes » est souvent prétexte d’un tournage à la sauvette de séquences hard qui vont être abusivement commercialisées. De faux castings sont aussi truqués pour satisfaire à la demande de « films amateurs ».
  • Castration
    Mutilation définitive qui détruit accidentellement ou non les organes de la procréation, testicules et ovaires. L’indication chirurgicale obéit le plus souvent au traitement des cancers. Lié à la notion de « complexe* » la castration désigne le niveau d’anxiété que peuvent inspirer chez l’enfant et chez l’adulte immature, des menaces imaginaires d’amputation de la virilité. Castration chimique La prescription « d’anti-hormones mâles » dans le but d’annihiler les comportements sexuels d’un délinquant, a pour conséquence en effet d’éteindre toute pulsion en abaissant à zéro les taux d’androgènes*, mais le terme de castration est abusif car à l’arrêt du traitement la fonction endocrinienne redevient normale.
  • Catherinette
    Qualifiait autrefois, dans le milieu des couturières, la jeune femme qui fêtait Sainte-Catherine (25 novembre) l’année de ses 25 ans en étant toujours célibataire. « Coiffer » Sainte-Catherine, ne signifiait pas pour autant être encore vierge, à la différence de la Rosière*.
  • Ceinture de chasteté
    Equipement de serrurerie génitale, cadenassé et riveté à l’entrejambe, qu’une ceinture maintient à la taille. La tradition lui octroie une fonction hypothétique de garant de la fidélité conjugale. En réalité l’objet a une double vocation, bien éloignée des outrages des maris : décor vestimentaire, aussi bien masculin que féminin, venant compléter une panoplie d’exhibition « gothique », mais surtout, moyen de contention entrant dans des scénarios de soumission* très élaborés.
  • Ceinture de chasteté
    Equipement de serrurerie génitale, cadenassé et riveté à l’entrejambe, qu’une ceinture maintient à la taille. La tradition lui octroie une fonction hypothétique de garant de la fidélité conjugale. En réalité l’objet a une double vocation, bien éloignée des outrages des maris : décor vestimentaire, aussi bien masculin que féminin, venant compléter une panoplie d’exhibition « gothique », mais surtout, moyen de contention entrant dans des scénarios de soumission* très élaborés.
  • Célibat
    Le fait de ne pas être marié. Après avoir longtemps impliqué une vie solitaire et chaste, à l’instar des moines et des prêtres, le célibat désigne aujourd’hui de nombreuses formes d’état civil, du « vieux garçon » au couple de lesbiennes qui élèvent leurs enfants. Solo Diminutif de « solitaire ». Qualifie le mode de vie actuel de nombreuses femmes célibataires qui, après avoir privilégié leur réussite sociale en toute indépendance, s’installent avec plus ou moins de bonheur dans des histoires sentimentales précaires et redoutent désormais les échéances du vieillissement.
  • Censure
    Il s’agit du contrôle qu’exercent les pouvoirs publics ou les instances religieuses sur les médias. L’interdit de publier, d’afficher ou de diffuser de l’écrit, de la parole, ou de l’image, est de tous les siècles et de tous les régimes. S’agissant de vérifier, recenser, normaliser tout savoir en matière de « moralité sexuelle », aux côtés des prohibitions inspirées par les milieux confessionnels, la censure civile s’exercera au nom de la décence et de la protection des mineurs. Imprimatur Instauré par un « mandement » de François I° du 18 mars 1521, ce « permis d’imprimer » est délivré par l’Université qui édite l’ouvrage, or, cela revient à imposer à tout texte un tant soit peu subversif une censure religieuse puisque l’Eglise contrôle l’Université à travers sa Faculté de théologie, et ses groupes de pression, dirions-nous aujourd’hui, auprès de la Cour.
  • Cérébral
    Un amant qui va chercher « midi à quatorze heures » pour parvenir à jouir. Voir aussi chaude.
  • Chagrin
    Peine infligée par une séparation non consentie ou par une passion non réciproque. Plus il est dit « gros », moins il est durable et s’apparente aux caprices de l’enfance.
  • Chair
    Terme imagé qui fait allusion au corps et à la peau, pour évoquer la sensualité et ses défauts, la luxure et ses péchés. Chair de poule Les frissons provoqués par des caresses qui effleurent la peau donnent à l’épiderme un toucher rugueux dû à l’érection réflexe de ses poils.
  • Chambre
    Pièce du logis réservée à l’accomplissement du sommeil et à ses avant-propos sexuels. L’architecture urbaine sacrifie le concept bourgeois de la « chambre à coucher », au profit de normes - NF-D 83-101 et 83-102 - qui en réduisent la surface à 9 m², sous 2,50 m sous plafond... Peu importe, l’intimité est sauve, le devoir conjugal y trouve son champ de bataille, et parfois la télévision ou un animal domestique leur fonction de dette de guerre. Chambre à part S’il est de bon ton dans la haute société de ne pas dormir dans la même chambre, perpétuant ainsi une tradition plusieurs fois millénaire, faire chambre à part aujourd’hui relève plutôt du traité d’armistice dans un couple, cette séparation nocturne garantissant le respect de l’embargo sexuel négocié en secret.
  • Chasteté
    Abstinence totale et définitive de tout plaisir charnel. Vertu morale, érigée en devoir irréfutable pour les prêtres catholique, édicté par le droit dit « canonique », c’est à dire la constitution de l’Eglise.
  • Chatouille
    Caresse légère et soudaine qui déclenche le rire ou l’agacement. Peut utilement servir d’intermède ludique, d’entracte amusant, lors des préambules érotiques. Chaude Une maîtresse qui va chercher midi à quatorze heures pour parvenir à l’orgasme. Voir aussi cérébral. Chaude pisse Évocation argotique des brûlures très pénibles ressenties à la miction* des hommes atteints de « blennorragie », MST* à gonocoques. Ces microbes lèsent l’urètre et déclenchent un écoulement de pus qui suinte à l’extérieur, épais, plus ou moins abondant. Les traitements antibiotiques actuels ont radicalement transformé le pronostic d’une affection qui avait autrefois de graves conséquences sanitaires et sociales. Gynécologie Chez la femme l’infection est plutôt localisée au niveau du col de l’utérus et se traduit par des pertes vaginales (gonorrhées) ou l’on retrouve le microbe à l’examen de laboratoire.
  • Chatte
    Synonyme usuel d’inspiration vétérinaire qui désigne la zone vulvaire. « Sexe » convient aux vulves épilées, de compagnie plus récente, comme pour marquer une désapprobation au sacrifice de leur pilosité, les rendant insipides, invisibles et sans saveur.
  • Chaussure
    Accessoire vestimentaire qui enveloppe et protège les pied mais qui, au rayon femme, fait l’objet d’un culte fétichiste ancestral. C’est l’empereur Li Yu (937-978) qui en exalte la passion en inventant dit-on le bandage, érotisant les petits pieds des courtisanes en les moulant en fine pointe, comme les cornes d’un croissant de lune... La chaussure a deux usages aujourd’hui : donner de l’altitude à l’exhibition de la jambe, ou servir d’écrin aux orteils pour le strict fétichisme du pied.
  • Chlamydia trachomatis
    Nom d’une bactérie responsable d’infections de l’urètre chez l’homme et d’une vaginite* chez la femme. Deux circonstances en font une MST* redoutable : une fois sur dix elle ne se manifeste par aucun signe alarmant, et sa détection dans les écoulements de la verge ou les pertes vaginales est extrêmement difficile. Sa fréquence est considérable et chez la jeune femme elle est la première cause de stérilité et de grossesse extra-utérine*. Porteur-sain Terme médical qui désigne tout sujet infecté sans le savoir, soit parce qu’il est encore trop tôt, soit comme ici ou dans le cas du Sida, parce que ces maladies évoluent longtemps sans signe visible. Les risques de contamination sont d’autant plus réels et imposent l’usage régulier du préservatif.
  • Choix du conjoint
    Les circonstances qui président au choix du partenaire «définitif » , auquel on s’unit par les liens officiels du mariage, ne sont pas toutes liées au hasard des coups de foudre. Même si l’on écarte les traditions des unions préméditées par les familles, les futurs époux font jouer plus ou moins consciemment des modèles parentaux aussi bien que contre-parentaux - dans les mariages mixtes inter-raciaux par exemple - qui n’ont rien à voir avec les effusions sentimentales affichées. Mariage d’amour Emblème du libre choix romantique, l’union conjugale basée sur le sentiment amoureux n’en garantit pas cependant la pérennité s’il n’est pas renforcé par des affinités d’ordre intellectuel et une proximité socio-économique des deux familles.
  • Ciel (septième)
    Allégorie populaire pour désigner l’extase de l’orgasme ; atteindre ce « ciel invisible » comme on le nommait au XVIII°siècle lorsque, les yeux fermés, les amants « sont aux anges »...
  • Cils
    Rangée de poils implantés sur le bord libre des paupières, existant chez l’homme et le singe. La femme en exagère l’apparence depuis les temps les plus reculés de l’histoire de la coquetterie. Les belles romaines se fardent à l’antimoine, noircissent le pourtour des yeux, teignent les cils à la sépia et en allongent l’arc, et les femmes d’orient bistrent les paupières au bleu du koheul... prémices du mascara, de l’eye-liner et du blush d’aujourd’hui. Sourcils et Faux-cils Le maquillage des yeux est bien plus savant, bien plus richement codé par la mode que celui de la bouche, pour flatter la part d’elle-même qu’une femme veut rendre publique : à l’infinie variété des teintes et des matières s’ajoutent autant de gestes d’embellissement, de l’épilation de sourcils au collage de faux-cils...
  • Cinépimastie
    En grec, mot à mot, mouvement entre les seins, qui illustre ici une séquence de frottement de la verge dans le sillon mammaire. L’analogie anatomique entre cette fente charnue et la zone vulvaire est chez l’homme d’un poids considérable, responsable des mille stratagèmes féminins tendant à l’exhiber. Sexuellement la pratique est connue de tous temps, comme alternative au coït lorsqu’une virginité se doit d’être respectée, ou en l’absence de contraception.
  • Circoncision
    Terme à la fois médical et du domaine public définissant, mot à mot, la section circulaire de la peau qui recouvre le gland, appelée prépuce*, lorsqu’elle est responsable d’un phimosis*. Les autres indications relèvent du vaste ensemble des mutilations sexuelles masculines, quels que soient aujourd’hui encore les arguments avancés pour en justifier la pratique. Circoncision et excision* prennent source dans le même creuset rituel noir africain, attesté par la codification de ces rites par l’Egypte pharaonique.
  • Clean
    Signifie « propre » en anglais. Signale dans les petites annonces de rencontres, que les candidats respectent le safer sex* : familiers de l’usage des préservatifs, ils peuvent aussi présenter leur « laissez-passer » anti-Sida, c’est à dire le résultat d’un laboratoire de dépistage datant de moins de trois mois, prouvant qu’ils sont indemnes.
  • Clitoridectomie
    Section complète du clitoris dans le cadre des pratiques mutilatrices, le plus souvent rassemblées sous le terme générique « d’excisions* ». L’orgasme Contrairement à une idée reçue l’ablation du clitoris ne condamne pas la victime à une anorgasmie* incurable, en rapport avec l’amputation de l’organe : sous la cicatrice, la zone clitoridienne n’est pas anesthésiée et conserve donc son potentiel érogène.
  • Clitoris
    Vient du grec, qui désigne le « verrou » ; et en effet, ce petit organe très vascularisé, implanté au-dessus de la fente vulvaire, parfois même à peine visible sous son « capuchon » ou caché par les grandes lèvres, est bien « la clé » de la sexualité féminine. Turgescent lorsqu’il est stimulé, il ne présente pas à proprement parler d’érection, mais les similitudes de sa structure vasculaire avec celle de la verge, lui offrent les mêmes garanties d’hypersensibilité. Les ressemblances s’arrêtent là car pour transmettre efficacement des messages voluptueux le clitoris doit avoir préalablement suivi un « stage » d’initiation. L’orgasme féminin n’est pas inné comme chez l’homme, mais obéit à des réflexes conditionnés dont les plus rentables sont ceux qui sont précocement acquis par la masturbation. Clitoridienne ? L’opposition entre les femmes qui ne jouissent que par stimulation clitoridienne, et celles qui y parviennent lors de pénétrations vaginales, devrait cesser. Quel que soit l’âge, jouir n’est qu’une question d’assiduité, de patience, de curiosité, et de narcissisme*.
  • Club
    Etablissement public de distraction dansante. Label consacré par les milieux homosexuels pour désigner les lieux de drague* nocturne, par rapport aux bars* plutôt fréquentés la journée. Tea-rooms Désigne un établissement de drague connu et sécurisant dans le langage codé des communautés gay* américaines ; se dit Cottages au Royaume-Uni et Boxes en Afrique du Sud. Il n’y a pas d’équivalent en français.
  • Cochon
    Injure corrosive mais joviale pour sanctionner le dégoût que peuvent inspirer un spectacle, une attitude ou une requête obscènes. Au féminin, l’allusion à ce mammifère rural inspirerait plutôt de l’appétit. Quant à son diminutif « petit cochon », chacun apprécie sa jovialité gourmande.
  • Cockring
    Anneau en acier, en caoutchouc ou bracelet en cuir, adaptable, qui enserre la racine de la verge et les bourses. Au bénéfice décoratif escompté, venant rehausser l’esthétique d’un tatouage ou d’un piercing* par exemple, s’ajoute un accroissement des possibilités érectiles en faisant partiellement barrage au sang de retour.
  • Cocoon
    Terme anglais pour cocon (enveloppe protectrice des larves de papillons), mais dont le sens dérivé s’est étendu dans les années 1990 au verbe « cocooner », pour désigner la vie en autarcie de couples rebelles, confinés à domicile, à l’abri dans leur « nid » de toute promiscuité. Dissidence provisoire, contemporaine de la naissance d’une passion, dont la durée dépendra des revers du plaisir. Automobile Autre emblème de l’isolationnisme des relations familiales, la voiture dite « monospace » impose un style lui aussi autarcique à l’intérieur d’un véhicule, dont les passagers peuvent réorganiser les espaces...comme à la maison. Sécurité, liberté, intimité, permettent à juste titre de qualifier ces véhicules de « voitures-cocons ».
  • Cocu
    Quolibet que doit essuyer le mari trompé, dont l’usage est attesté dès le XIV°siècle, diminutif du nom de l’oiseau, le coucou, qui est réputé pour ses fugues hors du nid...La connotation de niaiserie est accentuée en y ajoutant la métaphore ironique des « cornes », qui vient de leur emploi injurieux déjà connu des grecs et des romains.
  • Coeur
    Organe primordial de la vie, affublé de nombreuses représentations allégoriques en occident, de l’expression du sentiment amoureux au symbole de l’honneur chevaleresque... Depuis la nuit des temps et dans toutes les civilisations, avant et après l’invention de l’imprimerie, les divers organes du corps servent toujours « d’alphabet » dans l’écriture des mythes et des légendes : le cœur est sexuellement parlant mis en opposition avec la verge par exemple, de qui l’on tire les emblèmes « phalliques* ».
  • Cohabitation
    Mode de vie en couple, qui autorise hors du mariage d’habiter sous le même toit. Le terme s’étend cependant à des situations très diverses allant du simple partage de commodités domestiques entre parents, au concubinage* notoire. Souvent le fait de jeunes gens pressés, ce besoin de « vivre ensemble » fut appelé à une époque, « pré-conjugal », puisque le désir d’enfant précipitait la décision de se marier. Ce n’est plus le cas : l’extrême banalisation de ce partage les prive d’une étape d’expectative, de désir, d’attente, qui donne au couple plus traditionnel plus de chance de durer.
  • Coït
    C’est en latin, se joindre, se réunir, qui est devenu l’expression savante de « l’accouplement », aussi bien pour l’homme que pour les animaux. Par extension abusive le terme « coït anal » est parfois substitué à celui de sodomie, mais l’usage réserve habituellement le sens de coït aux seules pénétrations vaginales hétérosexuelles.
  • Coitus interruptus
    Terme faussement savant pour dire avec une élégance rusée que l’on offense les préceptes bibliques en éjaculant hors du vagin. « Méthode » antédiluvienne de contraception, aussi peu fiable que frustrante sur le plan érotique. Coitus reservatus Cousin par alliance du précédent. Ici, l’éjaculation est dite « réservée » à un avenir meilleur... retenue, remise au prochain rapport, refusée, consignée. Une telle privation a une rentabilité émotionnelle très médiocre.
  • Col de l'utérus
    Partie inférieure arrondie de l’utérus, percée d’un orifice, qui fait saillie dans le fond du vagin comme le col d’une bouteille. Toute femme peut sentir cette petite masse dure et mobile en enfonçant le doigt dans le vagin. Invisible, indolore - handicap considérable, qui laisse méconnues de graves lésions chez celles qui négligent les examens gynécologiques de routine - sa participation au déclenchement de l’orgasme dépend de chaque femme, et les si nombreux motifs médicaux d’en faire l’amputation plus ou moins radicale, ne vont pas systématiquement suspendre les réflexes érogènes.
  • Colère
    Accès subit d’émotions incontrôlables qui s’expriment à la fois de façon gestuelle et verbale, et accompagnées d’un riche contingent de mimiques et de réactions physiques (accélération du rythme cardiaque, rougeur du visage, sueur...). L’impulsivité de l’agressivité est souvent liée à la jalousie, à des frustrations sexuelles insupportables, et constitue un des principaux moteurs des violences conjugales. Dépression La colère n’est pas seulement l’indice d’une irritabilité plus ou moins justifiée, mais peut par sa durée, ses motifs inappropriés, révéler un état dépressif sévère.
  • Collier
    Accessoire de scénario S/M*, généralement en cuir ou en métal, destiné à assurer une contention du cou, symbole d’une soumission encore plus servile.
  • Combinaison
    Réunion de plusieurs éléments de lingerie féminine, chemise-pantalon-jupon par exemple en 1898, mais synonyme aujourd’hui du sous-vêtement sexuellement démotivant depuis que le cinéma des années 1950 en faisait l’emblème vestimentaire des épouses assagies et enlaidies.
  • Complexes
    Terme de psychologie, passé dans le domaine public, qui désigne les tendances inconscientes qui modulent le comportement, les aspirations, les inhibitions* de chacun.. L’usage leur vouent un contexte conflictuel et caractériel, il n’en est rien, il s’agit en réalité de la face visible des divers constituant de la personnalité qui se structure dans les premières années de la vie. Ce sont les accidents de ce parcours qui laissent des cicatrices chez l’adulte, et induisent des conduites d’échec, de rejet, d’agressivité et d’autodestruction.
  • Con
    Apparenté au persan kun et au latin cunnus le mot désigne le sexe féminin dans un contexte satirique. L’évolution récente vers une note injurieuse n’a pas désarmé l’usage érotique de l’expression initiale et de ses nombreux dérivés.
  • Concrétiser
    Dans le vocabulaire des annonces échangistes* il s’agit de bel et bien confirmer que dès la première rencontre le passage à l’acte est envisageable, sans prémices conventionnelles. Consommer Manière plus civile de dire le passage à l’acte coïtal... ou de signaler son absence, dans l’expression « non consommation du mariage* » par exemple.
  • Concubinage
    La source latine du mot renvoie au « compagnonnage du lit ». Dormir ensemble sans être marié caractérise donc le concubinage, aussi bien au masculin qu’au féminin, que l’épithète « notoire » tend à qualifier juridiquement en y adjoignant une preuve de durée et de notoriété publique. Concubinage homosexuel L’acceptation du principe d’égalité entre tous les couples débouche sur la reconnaissance du concubinage - et de ses conséquences juridiques - entre partenaires se déclarant homosexuels, transsexuels, ou concernant des couples « mixtes ».
  • Condom
    Emprunté à l’anglais condom depuis le début du XVIII°siècle pour désigner le préservatif* masculin. L’idée communément admise selon laquelle l’objet porterait le nom de son inventeur n’est pas fondée sur des traces historiques, et ne sert qu’à sa légende.
  • Condylomes
    Petites excroissances charnues d’aspect blanc-rosé, vulgairement appelées « crêtes de coq », comparables à de minuscules verrues, ou groupées en amas plus compacts. Se développent sur les organes génitaux, l’anus, le périnée. Non douloureuses, mais très contagieuses, par soi-même par grattage, et bien sûr par voie sexuelle. L’agent contaminant est un virus de la famille des Papillomavirus, dont les risques cancérigènes pour le col de l’utérus exigent une vigilance assidue.
  • Confiance
    Principal « ciment » d’une relation durable. Le sentiment de confiance est bien plus précieux que l’amour pour consolider l’attachement entre deux êtres, parce qu’il instaure un climat de sécurité et de protection, tant sur le plan affectif que matériel. Par voie de conséquence, la perte de confiance aura un effet délétère bien plus rapide que les aléas de la copulation.
  • Conflit
    Affrontement plus ou moins agressif au sein d’un couple, débouchant sur des risques de déstabilisation affective et de rupture. Si les conflits conjugaux sont souvent formulés en termes d’insatisfaction sexuelle, la matière principale de la crise est d’ordre relationnel, voire économique, faisant donc intervenir des facteurs d’inadaptation caractérielle et d’exclusion socio-économique, les joies de la chair n’intervenant que comme facteur déclenchant des hostilités.
  • Conseil conjugal
    Pratique d’écoute non directive destinée à réorganiser la communication au sein du couple. Information et responsabilisation La loi du 17 janvier 1975 fait obligation à toute candidate à une IVG* d’obtenir une attestation d’entretien avec une conseillère conjugale attachée à un centre agréé, qui a pour but de confirmer les motivations et de prévenir les récidives.
  • Contraception
    La contraception désigne l'emploi de moyens visant à empêcher qu'un rapport sexuel entraîne une grossesse. Elle est définie par l'Organisation mondiale de la santé comme étant « l'utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ».
  • Contraception
    Ensemble des méthodes s’ajoutant au déroulement spontané du coït afin de faire échec à la procréation. La régulation des naissances est une constante observée de tous temps dans toutes les sociétés économiquement structurées. Si l’avortement représente en période de crise un substitut redoutable, le caractère irréversible de la stérilisation fait sortir cette pratique anticonceptionnelle du cadre de la contraception. Contraception d’urgence Ensemble de décisions prises dans les suites immédiates d’un rapport non protégé et supposé fécondant. Appelé aussi contraception « post-coïtale », ou encore « du lendemain ».
  • Coprophilie
    Conduite érogène exploitant une attraction immodérée pour les déjections humaines.
  • Copulation
    Terme pédant qui désigne « l’union charnelle » dans sa version intra-vaginale. L’histoire du mot fait resurgir dans la racine copule l’idée d’un lien également moral, spécifique de la sexualité conjugale validée par le désir d’enfant.
  • Corps caverneux
    Chez l’homme, il s’agit des deux cylindres de tissu érectile qui constituent l’essentiel de la masse de la verge. Solidement fixés à l’os du pubis il se soudent à la base du sexe et se prolongent accolés jusqu’au gland. Ils ménagent à leur face inférieure une gouttière où chemine le corps spongieux. Chez la femme, deux petits corps graciles et en arc de cercle constituent le « genou » et le gland du clitoris. Leur excitation ne déclenche qu’une intumescence sans véritable érection. Coudure de verge La verge en érection n’est jamais parfaitement rectiligne, son incurvation peut ramener le gland vers l’abdomen, ou faire un angle de côté. Les débutants et les timides se le reprochent mais les indications chirurgicales sont exceptionnelles.
  • Corps jaune
    Ainsi s’appelle une « glande » tout à fait atypique, éphémère, préprogrammée, qui se constitue immédiatement sur la cicatrice que laisse l’ovule sur l’ovaire qui l’a pondu, au 14° jour d’un cycle normal. Cet organe va sécréter jusqu'à 40 mg de progestérone* par jour, vers le 20° jour du cycle, pour disparaître à la veille des règles suivantes s’il n’y a pas eu de grossesse. Enceinte, la femme va solliciter cette source hormonale garantissant sa « gestation » - d’où le nom « pro-gestérone » - jusqu'à sa 12° semaine de grossesse.
  • Corps spongieux
    Manchon de tissu érectile qui entoure l’urètre et qui s’étend tout le long de la verge, sous les corps caverneux*. A son extrémité un renflement, percé du méat urétral, constitue le gland*. La turgescence du corps spongieux n’écrase pas le conduit urétral, permettant aux spasmes orgastiques d’éjaculer le sperme.
  • Corset
    Gaine moulante à laçage plus ou moins sophistiqué qui a sévi dès le XVII°siècle pour modeler le buste et la taille des femmes sous les vêtements. Récemment la mode en restaure une version assagie et élégante avec la guêpière à jarretelles, rehaussée de bas à couture. Mais les modèles les plus en vogue concernent les corsets de contention S/M* dont les formes, les matières et les systèmes d’attaches sont conçus pour ficeler et transformer les lignes du corps, aussi bien chez les hommes et les femmes soumis.
  • Coucher
    Vient suppléer à l’expression « faire l’amour » dans une langue plus directe, plus enjouée : « coucher ensemble ». Mais à l’inverse, « aller se coucher » indique bien ce que s’allonger veut dire, et que sans nul doute ce sera sans plus pour recouvrer le sommeil.
  • Couette
    Edredon garni de plumes, de duvet ou de fibres synthétiques, dont l’originalité consiste à servir à la fois de drap « du dessus », de couverture, et de couvre-lit. Insigne d’une literie jeune et pratique, la couette entre dans les expressions libertines, pour évoquer de façon à peine voilée une sexualité ludique et enjouée.
  • Coup de foudre
    Version populaire pour dire l’élan érotique violent et soudain ressenti pour l’inconnu(e) dès les premiers regards, élan aussi stupéfiant que ravissant. Son usage lyrique s’inscrit tout naturellement dans l’effet magique des « philtres » d’amour et de la mythologie chevaleresque.
  • Couple
    Alliance de deux personnes qui cohabitent depuis plus de six mois et qui partagent les taches domestiques. C’est par l’effet pervers des médias que la notion de couple est indissolublement attachée à la promiscuité sexuelle. Abus de formalisme, d’idées reçues, de fantasmes sectaires : de nombreux couples s’en privent sans honte et sans reproches. Mariage temporaire Selon la Loi Coranique prônée par les mollahs chiites iraniens, deux personnes peuvent officialiser une liaison à durée déterminée, de quelques heures à plusieurs années. Le zaoudj al-mout’a ou « mariage de jouissance » ne fonde pas un couple au sens conjugal du terme, mais offre une issue idéale aux fiancés qui redoutent de s’épouser sans se connaître et aux veuves ou divorcées qui ne veulent pas vieillir sans plaisir.
  • Courtiser
    Version hyper-sophistiquée du baratin* mais dont la rentabilité côté sexe laisse tout autant à désirer que dans sa version plus rurale. « Faire la cour » tend du reste à devenir à usage mixte, les hommes faisant à leur tour l’expérience des minauderies des femmes qui les convoitent. Courtisane Titre de gloire d’une femme cultivée et de rang élevé qui se conduit cependant comme une prostituée. De tous temps et sous tous les régimes culturels, l’usage de la prostitution a donné lieu à une hiérarchie, au sommet de laquelle se situent celles qui savent le mieux allier les arts de l’esprit à l’artisanat des corps.
  • Crapule
    Individu peu fréquentable, mais si l’injure est murmurée à l’oreille, elle entre dans le répertoire canaille des préliminaires amoureux.
  • Cravache
    Badine flexible, généralement recouverte de cuir noir, se terminant par une mèche ou de fines lanières comme sur un martinet. Ustensile indispensable à la symbolique du costume des maîtresses* et à la correction de leurs soumis*.
  • Cri
    Vocalise brutale et vigoureuse, témoin incontrôlable de la force des émotions qui submergent la conscience. Aboutissement vital, limite extrême du lâcher-prise vers où convergent toutes les tensions érogènes, qu’elles naissent dans la douleur ou la volupté, le cri est pour quelques secondes à peine l’instant suprême de l’érotisme, offrant dans le déchirement de l’orgasme l’unique chance de se dépasser.
  • Cryptorchidie
    Les testicules « mûrissent » chez le foetus à l’intérieur de l’abdomen, jusqu’à ce que, peu avant la naissance, ils migrent dans les bourses*. Or, pour des raisons inconnues, soit pour l’une soit pour les deux glandes, cette descente est parfois interrompue et le scrotum* reste vide. Tiré du préfixe grec « crypte » qui signifie « caché », le mot rappelle bien que l’on ne trouve pas de testicule à sa place. On peut dire aussi « ectopie » testiculaire. Prothèse testiculaire Une bourse peut être vide pour non-migration du testicule, mais aussi dans les suites d’accident, d’intervention chirurgicale, de malformation. Du point de vue esthétique, nul ne contestera l’intérêt d’y placer une prothèse, de forme et de consistance identiques au testicule restant.
  • Cuir
    Matière culte des liturgies S/M*. Noir. Rouge. Matière première de tout ce que l’imagination hallucinante de ses adeptes peut créer pour embellir et morceler l’image du corps afin d’en faire sourdre du plaisir.
  • Cuisse
    Trait d’union entre le mollet et le tronc, sexuellement passé sous silence dans sa version masculine, mais scrupuleusement codifié chez la femme occidentale. La hauteur du vêtement au-dessus du genou (minijupe, short, chemise, nuisette, bas, collant, cuissardes...) trace une limite d’exhibition des cuisses qui est d’autant plus émouvante qu’on se rapproche des zones érogènes sans les voir. Droit de cuissage Coutume médiévale de « marquage » d’un jeune couple le soir des noces : le seigneur glisse symboliquement une jambe sous la couette de la mariée pour confirmer sa suzeraineté sur la descendance à venir. S’est appelé aussi « droit de marquette ». Contrairement à ce que l’on imagine, la distance sociale entre le seigneur et la pucelle ne permettait pas d’outrepasser les limites bien chastes de ce geste coutumier.
  • Cul
    Le sens trivial de « derrière » est attesté dès le XVII°siècle. Son emploi dérivé pour désigner le sexe féminin est plus récent et appartient à l’origine à l’argot de la prostitution. Le mot est greffé à d’innombrables expressions argotiques, mais à la différence de son cousin par alliance « con » il privilégie la note sexuelle et non l’injure.
  • Culotte
    A l’origine, petit pantalon fendu, en étoffe souple et blanche comme tout sous-vêtement, couvrant le haut des cuisses et les hanches jusqu'à la taille. Dès 1930 la culotte évolue vers des formes de plus en plus collantes, échancrées et basses à la taille (slip), pour aboutir un demi-siècle plus tard au comble de la caricature du sous-vêtement : un cache-sexe triangulaire, maintenu par deux liens élastiques (string).
  • Culpabilité
    Sentiment d’avoir commis une erreur, d’être fautif. Dans le contexte d’une mésentente ou d’une rupture consommée, la culpabilité est au centre de la crise, car tant qu’elle n’est pas énoncée la responsabilité des conflits n’est pas encore attribuée à l’un ou à l’autre des partenaires. C’est ainsi, avec les luttes de pouvoir et les dysharmonies sexuelles, le principal signe de souffrance du couple.
  • Cunnilinctus
    Léchage de la vulve. Communs à de nombreux mammifères ces contacts bucco-génitaux et les perceptions olfactives et gustatives qui les accompagnent ne font pas l’heur de toutes les sociétés. L’occident y voue cependant une longue tradition dont les femmes se réjouissent : la force érogène de la succion du clitoris et du pourléchage des babines vaginales tient autant à l’exquise titillation qu’au don total de soi qu’elle implique.
  • Curiosa
    Terme de collectionneur et de bibliophile, désignant les objets, les oeuvres d’art ou les livres traitant de la sexualité et de l’érotisme. Censure De nombreuses expression témoignent du caractère litigieux et subversif d’une littérature attentant aux bonnes mœurs, mais qui restent accessible aux initiés « sous le manteau », au « second rayon » des libraires, dans « l’enfer » des bibliothèques.
  • Cystite
    Terme médical qui définit l’ensemble des infections de la vessie, et se caractérisant par des besoins fréquents et pénibles d’uriner. Fréquentes chez la femme ces mictions douloureuses peuvent être provoquées dans les suites immédiates de la défloration - appelée « cystite de la lune de miel » - ou de coïts trop appuyés, créant une inflammation sans microbe, récidivante, appelée « cystite à urines claires ».
  • D.i.u.
    Abréviation de « dispositif intra-utérin », voir stérilet.
  • Danger
    Imminence d’un risque menaçant. L’épidémie de Sida* a profondément marqué les représentations collectives de la sexualité en y imprimant la notion de risque mortel. L’effroi est d’autant plus alarmant que le danger est invisible, qu’aucun signe extérieur ne trahit la séropositivité*.
  • Danse
    Langage musical des corps. La gestuelle rythmée est à la base du coït*, dont le rendement émotionnel est largement tributaire de la synchronisation des mouvements du bassin. La caresse elle même est le reflet d’un talent chorégraphique irremplaçable. Sacrée ou profane, folklorique ou musette, la danse est la plus jolie médiation entre les corps et le désir qu’elle peut alors érotiser.
  • Débutant
    Noviciat du garçon en matière sexuelle. Période à haut risque de déceptions et de bévues : les premiers coïts se soldent naturellement par une précipitation de l’éjaculation, aussi inattendue qu’anodines, qui décourage et culpabilise plus d’un candidat à l’extase, face à une partenaire elle aussi en rodage et déçue.
  • Décalotter
    Tirer sur la peau qui recouvre l’extrémité de la verge (prépuce*) pour libérer le gland. En dehors de malformations mineures (phimosis*), la peau est très mobile sur une verge en érection et coulisse facilement lors des pénétrations ou de la masturbation, exposant alors une muqueuse capable de révéler toute sa réceptivité érogène. Toilette La zone de jonction entre le gland et la verge forme un petit renflement circulaire dans le sillon duquel s’accumule naturellement un dépôt de cellules mortes de la peau du prépuce appelé « smegma ». Le lavage de cette « boue » cellulaire grasse et malodorante est une tâche maternelle dès la prime enfance, et un devoir d’hygiène biquotidienne chez l’adulte.
  • Défloration
    Rupture de l’hymen* lors d’une pénétration vaginale, sexuelle ou instrumentale. Chez la vierge timorée et « nunuche », l’épreuve est redoutée parce qu’elle est réputée douloureuse et sanglante. En réalité, l’infinie variété anatomique de l’hymen ne permet jamais de prévoir dans quelles conditions il va s’effacer pour libérer les voies naturelles de la sexualité. Consentement En milieu urbain une fille sur dix au moins avoue n’avoir pas consenti à sa défloration, et pour un tiers des mineures de 18 ans, le premier coït sert de « ticket d’entrée » dans la vie adulte, plutôt que d’un réel investissement sensuel. Immaturité qui contribue à rendre détestables les souvenirs de cette défloration hâtive et opportuniste.
  • Dégoût
    Sentiments de répulsion, d’aversion, d’écœurement, qu’inspire l’instinct de survie, mis en alerte par des signaux sensoriels appartenant à un répertoire génétiquement programmé. A un moindre degré, les dégoûts alimentaires ou la répugnance qu’inspirent les organes sexuels, leurs sécrétions et leur fragrance, relèvent de choix culturels et éducatifs, mais obèrent les perspectives d’épanouissement érotique.
  • Délinquance
    Ensemble des comportements asociaux, eu égard au consensus qui en établit la mise à jour en fonction de l’évolution des mentalités et des du pouvoir politique du moment. Criminologie La délinquance sexuelle colle intimement aux facteurs criminogènes généraux, qu’il s’agissent de la brutalité des jeunes entre eux, ou des violences commises dans le huis clos familial par exemple : la perversion* est un indice d’exclusion et d’inadaptation socio-économique, avant d’être un diagnostic psychiatrique permettant au corps social de se défausser de toute responsabilité.
  • Dentelle
    Textile ajouré et très délicat qui est associé dès le XVI°siècle à l’étiquette royale et se portent aussi bien par les hommes que par les femmes, autour du cou ou des poignets, sur les coiffures, en volant, en ruché ou en drapé... Au développement de la dentelle « mécanique » correspond en 1858 la création de la Haute Couture, et dès lors, d’une mode féminine qui s’en empare et en fait son fleuron : douceur et transparence créent une lingerie aussi admirable qu’un bijou.
  • Dents
    Organes de la mastication et de l’élocution. La dentition participe à l’expression du sourire et à l’esthétique globale du visage. Mais outre sa valeur symbolique, liée par exemple aux empreintes de la succion du sein maternel ou à la perte des dents illustrant l’imminence de la mort, la dentition est sexuellement mobilisée dans tous les jeux de bouche, du baiser à la morsure. Ethnologie Colorations et mutilations des dents « de façade » sont habituelles dans de nombreuses ethnies, montrant que la dentition est une valeur ajoutée à l’élégance et une marque hiérarchique : couronnes en or, laquage, incrustation de pierres précieuses, extractions et limages abrasifs.
  • Dépression
    Etat mental caractérisé par une profonde tristesse. Sexuellement, la « déprime » s’allie à la fatigue et à l’anxiété pour mettre rapidement en faillite le désir et ses manifestations physiques, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. La vie privée est provisoirement en berne. Voir aussi antidépresseur.
  • Dépuceler
    Equivalent argotique de la défloration depuis le XVII°siècle. La langue contemporain des cités lui préfère désormais le verbe « dévierger », encore plus explicite.
  • Désir
    Versant conscient du besoin. « Face visible de l’iceberg », le désir naît de la nécessité de mettre en forme convenue, de communiquer, annoncer, expliquer, révéler ce qui relève de la pulsion de faim, de soif, d’orgasme, autant dire de vie. Voir aussi frigidité.
  • Dessin animé
    Prise de vue de 24 dessins par seconde, offrant à l’œil l’illusion du mouvement. Ainsi, la « bande dessiné* » devient-elle un dessin animé réaliste - un cartoon - qui, dans le domaine de la sexualité, s’inscrit dès les années 1920 aux Etats-Unis comme alternative burlesque et parfois même coloriée (gouachée à la main) aux thèmes beaucoup plus conventionnels des « films de bordel » en noir et blanc.
  • Dessous
    Au pluriel, les dessous résument cette lingerie féminine qui se porte comme une seconde peau sous les vêtements et que la mode rend éblouissante pour que les corps enjolivés aveuglent le regard des hommes.
  • Dessus
    Évocation usuelle des diverses postures du coït qui placent la femme à califourchon au-dessus de son partenaire, et qu’Andromaque, Reine de Troie au XIII°siècle avant J.-C., rendit légendaire au bon plaisir d’Hector, avant que le sort des armes ne lui soit funeste.
  • Détachement
    Crépuscule du sentiment amoureux composé de deux mouvements, l’un d’abandon et l’autre de renoncement, qui concourent à installer les conditions de l’oubli, sans peine et sans regret. Epilogue Les manières de sortir d’une histoire d’amour sont aussi nombreuses que celles qui ont permis d’y entrer, mais la désinvolture et l’indifférence affichées lors d’une rupture sont particulièrement douloureux pour le partenaire déchu.
  • Détumescence
    Retour à l’état de flaccidité de la verge. La perte de l’érection est physiologique et invincible dans les secondes qui suivent l’éjaculation, mais elle constitue également le signal d’une cassure inopinée de l’excitation, ramollissant la verge plus ou moins vite, plus ou moins complètement, mettant un terme prématuré aux opérations en cours. Conduite d’échec La dérobade de l’érection représente l’autre volet de l’impuissance* et accompagne très souvent la débandade de la confiance en soi et l’exode du plaisir.
  • Deuil
    Perte irrémédiable. « Faire le deuil » c’est à titre posthume tenter de se détacher d’une histoire qui se vantait d’être insubmersible... Chaque rupture met ainsi en marche ce processus d’oubli qui n’est jamais qu’une manière détournée de reconstruire son amour propre.
  • Déviation
    Qualifie des comportements non admis par le corps social et qui obéissent plus à un défoulement incontrôlé qu’à une structure obscène de la fonction érotique, autrement dit plus proches des conduites perverses criminogènes.
  • Dévisager
    Traduire et interpréter les mimiques compte au nombre des signes non verbaux de l’expression incontournable des consentements et des répulsions.
  • Diaphragme
    Accessoire de contraception locale féminine dont la première description date de 1882 : disque de latex, bombé en coupole et maintenu sur un cercle plus rigide, qui permet l’insertion dans le fond du vagin et l’obturation du col. A l’action de barrière mécanique il est conseillé d’ajouter un spermicide* ce qui rend la méthode encore plus contraignante et démodée face aux autres méthodes de contraception. Diaphragme vaginal Malformation congénitale touchant 1 femme sur 80 000 environ : il s’agit d’une cloison qui barre en travers la cavité vaginale. Neuf fois sur dix l’obstacle est incomplet et n’est pas une cause de stérilité, mais de dyspareunie* imputée à tort à un hymen trop robuste.
  • Dicton
    Sentence populaire qui « dicte » de façon imagée et plus ou moins triviale, une règle de conduite ou une opinion communément admise, notamment dans le domaine des relations entre les hommes et les femmes, ainsi que les suspicions réciproques qui les animent.
  • Différentiation sexuelle
    Ensemble des mécanismes qui, de la fécondation à l’âge adulte, aboutissent à la construction harmonieuse de la masculinité ou de la