Reprenant à son compte un mythe* typiquement européen, que le poète tragique grec Sophocle met en scène en 425 avant J.-C., la psychanalyse peut illustrer de façon particulièrement intelligible l’une des phases les plus sensibles de construction du « moi ». C’est dans leur préhistoire inconsciente que garçons et filles ont à vaincre des rivalités sexuelles inévitables, faites de séductions prohibées (le fils à l’égard de sa mère, par exemple) et d’identifications impossibles (la fille jalouse de sa mère): « complexe » qui doit se résoudre dans l’abandon au moins partiel de cet attachement, dans un « principe de réalité » où l’on ne joue plus à papa et maman, puisqu’on le devient à son tour.